Le 11 novembre est aussi férié pour moi, je profite donc du pont pour quitter à nouveau la capitale et retourner sur la côte Caraïbe ou plutôt à Rio Dulce où j'étais déjà allé l'année dernière à la même époque. Je veux en profiter pour connaître le parc archéologique de Quirigua qui se trouve dans la même région mais où il est difficile de se rendre seul en raison de mauvaises liaisons de bus.
Après 6h de bus, je prends un petit bateau depuis Puerto Barrios pour rejoindre Livingston, l'enclave garifuna au bord des Caraïbes. La lancha c'est plus rapide que le ferry mais ça secoue sec...
Il y a un concert justement ce soir-là dans la salle des fêtes de Livingston. C'est un autre Guatemala métissé où les danseuses n'ont rien à envier aux Brésiliennes de Cachoeira!
Un groupe dominicain fait bouger tout ce petit monde.
Le lendemain, mon sac et moi on part pour la finca Tatin au bord du Rio Dulce. Je connais déjà cette superbe auberge perdue dans un bras du fleuve où on dort dans la forêt et on manger comme des rois à la table commune. Il faut d'abord traverser un canyon à pic au milieu duquel coule le "fleuve doux". Quelques maisons perdues de ci de là et plusieurs barques en bois de pêcheurs le long de la route. Une petite Amazone en bref!
Tous les chemins mènent à Tatin.
Le temps n'est pas à la fête donc je ne fais profite pas tellement de toutes les activités de l'auberge (kayak, sources d'eau chaude, randos) mais fais juste un petit tour des environs.
Après une nuit tranquille, je repars déjà...
Direction Livingston
Il y a toujours de l'ambiance à Buga!
Sa vue plongeante sur l'Atlantique
Ses rues colorées
Traversée en ferry pour rejoindre Puerto Barrios
C'est toujours un terminal important pour l'exportation de la banane. Ce n'est plus l'United Fruit Company qui est aux commandes mais Del Monte avec ses Chiquita. La production de bananes a eu un rôle déterminant et assez sinistre dans l'histoire du Guatemala, justifiant l'intervention du grand voisin du Nord quand ses intérêts étaient menacés...
Comme des jouets d'enfants, les camions se suivent pour charger les containers vides et les remplir à nouveau.
Je reprends le bus de Puerto Barrios jusqu'au village de Quirigua, proche des ruines du même nom. C'est une "aldea", une petite commune rurale à l'écart du temps. Après avoir trouvé une chambre chez l'habitant, je me promène et découvre le site de l'ancienne gare. Les chemins de fer ont été abandonnés depuis longtemps comme dans de nombreux pays américains. Ils ont laissé derrière eux de vieilles gares dignes d'un bon Western et quelques locomotives et wagons poussiéreux.
On pouvait aller depuis la capitale jusqu'à la côte Caraïbe, c'était crucial pour l'acheminement des marchandises et des biens d'exportation! Avant que le modèle américain du monopole de la route ne l'emporte et transforme les habitudes de transport de la région...
Un billet pour Guate?
Après une nuit bien tranquille, je me lève aux aurores pour aller à pied sur le site archéologique de Quirigua. Il faut traverser de grandes bananeraies.
"Zone de fumigation
Protégez votre santé
Evitez de recevoir le produit appliqué
Protégez-vous ou attendez que l'avion passe"
Assez cynique non?
Un habitant du coin me dit que les avions passent assez régulièrement pour déverser des produits toxiques pour conserver les plantations. Il y a eu plusieurs cas de maladies qui sont apparues depuis...
Danger
J'arrive enfin sur le parc de Quirigua. Après les ruines de Tikal et la ville coloniale d'Antigua, c'est le troisième et dernier site qui ait été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. C'était l'une des grandes villes mayas du Sud avec
Copan (au Honduras), sa rivale. Quirigua a été construit entre 250 et 500.
Quirigua n'est pas impressionnant par sa taille ou ses structures monumentales. Ici ce sont les stèles atteignant jusqu'à 10 m et très bien conservées qui sont l'attraction phare.
Je suis seul sur le site, c'est juste l'ouverture et je profite de la tranquillité du lieu jusqu'à ce qu'un bus de touristes français en voyage d'entreprise n'arrive...
C'est la plus haute stèle maya: elle culmine à 10,6 m et est représentée sur les pièces de 10 centimes.
Ce monolithe de 761 est un peu penché depuis le passage de l'ouragan Mitch...
Reginaldo, un des gardes du parc, me fait la causette sur la place centrale. Il me dit qu'on peut venir camper et passer la nuit si l'on s'arrange avec eux...
Maman j'ai rétreci!
Petites emplettes chez Dominga qui vend de jolies poupées aimant!
A droite le niveau des inondations provoquées par la tempête Mitch en 1998, à gauche celui causé par la petite Agatha de mai dernier.
Retour à travers les bananeraies...
Je dois rentrer à Guate car on m'a invité à manger des Ferrero ce soir!