dimanche 27 février 2011

Adios Cuba: mogote the blues...

Notre voyage à Cuba touche déjà à sa fin... On termine en beauté avec la vallée de Viñales, la région des champs de tabac et des fameux "mogotes", ces montagnes abruptes en forme de tours.

A lo cubano

Viñales est un petit village qui vit au rythme du tourisme, beaucoup de maisons particulières, de "paladares" (officiels ou non) et d'excursions à droite à gauche. Mais aussi une population locale qui vit de l'agriculture et surtout du tabac. La Casa de la Musica est particulièrement agréable dans cette ville et permet d'y voir un mélange intéressant de touristes et de locaux qui se déhanchent avec plus ou moins d'adresse sur de la salsa et du son.

La vue depuis l'hôtel Los Jazmines, breathtaking no?

Mojito, Piña colada & Havana Libre

Les "mogotes" sont des collines calcaires qui étaient autrefois sous l'eau (on n'est jamais loin de la mer à Cuba). Ils "constituent le reliquat de couches sédimentaires calcaires désormais érodées" (merci Wikipédia...).


C'est parti pour la grotte de Santo Tomas, l'une des plus grandes d'Amérique latine, qui se trouve dans un mogote. Il faut donc d'abord grimper pour pouvoir ensuite mieux descendre à l'intérieur de la montagne avec notre guide cubain miniature qui ne manque pas de blague sur les gros Américains et surtout les Texans qu'il semble adorer!

Ca brille de cent feux!


Ouf on trouve la sortie...

Un petit air de baie d'Halong non?

On fait également la balade traditionnelle à travers les champs de tabac et la campagne. L'occasion d'en apprendre un peu plus sur cette culture qui ici comme ailleurs n'échappe pas au contrôle de l'Etat. Même si la région bénéficie d'un régime spécial et que la propriété privée est autorisée pour une certaine surface. Bon à condition de bien cultiver ses terres et de vendre la majorité de ses feuilles de tabac aux fabricants de cigares d'Etat.

Les feuilles doivent sécher dans des cabanes au toit de chaume pendant plusieurs semaines avant d'être vendues aux entreprises qui se chargent de concevoir les fameux cigares, "puros" parce qu'ils ne contiennent que des feuilles. Les producteurs peuvent conserver une infime partie pour leur propre consommation et vente, on nous dit qu'ils se garderaient les meilleures feuilles à cette fin... Pas très communiste tout ça!

La Ceiba n'est pas l'arbre national ici (comme au Guatemala), c'est le palmier royal bien plus répandu qui remporte ce titre à Cuba. Mais cette Ceiba n'en est pas moins admirée car c'est le seul arbre à avoir résister aux puissants ouragans de 2008.

Viñales...

Après cette petite balade, on repart en bus pour la ville de Las Terrazas. Enfin, plutôt communauté, c'est un ensemble éco touristique créé au début des années 70 pour profiter des richesses de la région, de la forêt et des rivières. Les paysans du coin ont été réunis dans des barres de HLM pour se reconvertir dans le tourisme. Le tout marche un peu au ralenti et les options sont limitées à un hôtel de quelques chambres dans le village ou 5 cabanes "rustiques" au bord de l'eau.

On choisit l'aventure!

Ne pas se fier aux apparences car on a l'un des meilleurs matelas dans cette petit hutte!

Le "centre nautique"

Retour à la Havane pour notre dernier week end...

C'est la fin du voyage et de cette parenthèse cubaine! On aura eu un aperçu de l'Ouest du pays et de quelques jolies villes. L'envie de pousser jusqu'à la pointe orientale et Santiago était grande mais trop ambitieuse pour nos 2 semaines. Il faudra donc revenir assurément. Peut-être que la révolution sera un vieux souvenir lors de ce prochain séjour, que les Hummer rouleront dans les rues de la capitale et que les franchises américaines et la vie moderne auront rattrapé cette île hors du temps. Peut-être pas...

Le VIe Congrès du Parti Communiste Cubain aura lieu en avril prochain: affaire à suivre...

mardi 22 février 2011

Au milieu de l'eau à Zapata

Après les villes coloniales, on repart vers la Havane et l'Ouest. Pas si vite, arrêtons-nous en chemin dans la péninsule de Zapata, une grande réserve naturelle connue pour ses cours d'eau et sa baie ... des cochons!

En route en taxi Lada!

C'est ici que Cuba a repoussé les "impérialistes" en 1961.

Pour une fois, on fait une exception et on reste dans un hôtel d'Etat. La qualité du service et des repas n'a certes rien à voir avec une bonne petite casa particular mais y a pas trop le choix au milieu de la lagune du Trésor! Et puis on va pas se plaindre non plus, c'est un superbe hôtel sur pilotis au milieu de la forêt.

L'eau de la lagune n'invite pas vraiment la baignade mais il y a une piscine bienvenue...

On vit forcément encore plus au rythme du soleil et on bat des records de couche-tôt ce soir-là. Et puis il faut se préparer pour le lendemain...

Réveil à 6h pour aller se balader en barque avant le lever du soleil

L'hôtel et le parc sont tout de suite plus inquiétants perdus dans la brume...

Reflection

Et le spectacle immuable a lieu! On voit quelques oiseaux en chemin et d'autres touristes aussi.

On fait le tour du petit parc de statues des indiens Taïno qui ont plus la taille des Avatars de Cameron. Un peu kitsch ces enfants qui jouent entre eux et cette fille qui pense regard au large.

Après un peu de bronzette, on quitte notre petit hôtel perdu pour aller dire au revoir à la côte caraïbe et passer une nuit à Playa Larga.

A l'arrivée à l'embarcadère, pas de taxi disponible... Un Cubain nous dit qu'il va nous emmener en bus et il s'agit en effet d'un grand chicken bus vide pour nous tous seuls! Presque en aussi mauvais état qu'au Guatemala...

"Les mercenaires sont arrivés jusque ici."

C'est dans cette baie que le fameux débarquement d'avril 1961 organisé par la CIA a échoué à renverser le régime castriste. Les Etats-Unis ont recruté des opposants cubains exilés qui sont partis en bateau du Honduras pour arriver de nuit sur ces plages du sud de l'île à 200 km de la capitale. Un événement qui a renforcé Fidel et l'a poussé un peu plus dans les bras des Soviétiques pour préparer la riposte qui viendra un an plus tard avec la crise des missiles... Voyager à Cuba c'est un peu comme rouvrir son bouquin d'histoire de Terminale!

Une épave d'il y a un demi siècle?

Baie des Cochons

Soeur, ne vois-tu rien venir?


Une pause sympa les pieds dans l'eau avant de continuer notre périple vers l'Ouest et la vallée de Viñales... Pas le temps de se poser plus de quelques heures avec toutes ces choses à voir, ces vacances ne sont pas de tout repos!


vendredi 18 février 2011

Cienfuegos & Trinidad

Après quelques jours à la Havane, on part vers l'Est pour la ville de Cienfuegos et la région de Trinidad, 2 villes coloniales près de la mer des Caraïbes.

Les voitures américaines des années 50 font partie du paysage à Cuba.

C'est justement dans une qu'on fait les quelques heures de route jusqu'à Cienfuegos. Les touristes n'ayant le droit de prendre que les bus Viazul qui leur sont réservés et qu'il faut payer en monnaie convertible (CUC), cela revient presque au même voire moins cher de voyager en taxi (autorisé bien sûr).

L'autoroute est impec mais presque complètement vide... Quelques charrettes, de jolies pancartes de propagande et de nombreuses personnes qui font du stop (ou de la bouteille comme on dit à Cuba) à la sortie des villes.

Dans la ville des 100 feux, on se pose dans une petite casa particular sur la péninsule de Punta Gorda.


Tous à l'eau pour le premier bain, attention au doigt...

La vue devant

au-dessus

Après avoir lézardé, on va voir le spectacle du delfinarium très kitsch avec reggaeton en fond sonore. Mais ces petits dauphins savent en faire des choses et surpassent aisément leurs copains du Parc Astérix.

Et on peut même approcher ces chères bêtes pour quelques CUC!

Attention, deux dauphins sont en train d'essayer de me soulever...

Heureusement que je n'ai pas encore trop abusé de la confiture de goyave et des morros y cristianos (riz avec haricots noirs) et que le ridicule ne tue pas!

Yeah sis!

Retour dans la ville de Cienfuegos pour en faire un petit tour du centre colonial classé à l'UNESCO depuis 2005. Cienfuegos la Française a été créée par des émigrants venus de Louisiane et de Bordeaux, d'où une certaine ambiance plus hexagonale... Par exemple, un petit arc e triomphe, le seul de l'île, trône sur la place principale...





Pour fêter mes 26 ans et terminer cette journée en beauté, on va dîner au palacio de Valle, un restaurant cubain installé dans un palais mauresque. En dehors de la bonne carte, l'attraction principale du lieu s'appelle Carmencita Iznaga, une chanteuse qui anime les soirées du palais depuis de nombreuses années avec son piano! Un vrai personnage haut en couleur, qui nous interprète plusieurs classiques de la musique cubaine.

Si vous voulez voir à quoi ça ressemble, allez faire un tour sur cette vidéo...

Le lendemain, on va voir le parc du Nicho, c'est un peu comme un Semuc Champey cubain avec de nombreuses piscines naturelles et chutes d'eau dans un cadre idyllique.


Y'a quelqu'un?

Puis on file à Trinidad où nous attend une armée de "jineiteros" qui essayent de nous attirer dans leurs maisons ou nous proposer celles d'autres personnes contre une commission...

On passe cette barrière même si on nous suit quand même un peu... Mais c'est grâce à une de ces personnes qu'on trouve notre grande chambre avec terrasse dans une jolie maison coloniale. Etant donné que seuls 2 chambres peuvent être loués par maison, celles qu'on avait repérées dans le guide sont toutes occupées.

La vue de notre chambre, on peut pas se plaindre! De l'autre côté, on voit la mer.

Plaza Mayor

Une pièce de 25 centimes de CUC avec son modèle en fond


Intérieur cubain

En route pour la fabrica de ceramica

Un petit air d'Antigua à Trinidad avec ses rues pavées, ses maisons colorées et ses nombreuses églises... Cependant c'est pas le même climat ici et les Cubains ont l'avantage d'avoir à 15 minutes à peine de cette jolie ville...

une superbe plage de sable blanc!

Playa Ancon où mis à part le grand hôtel, il n'y a pas vraiment de construction. Et surtout pas de monde, un Cubain nous dira qu'il fait trop froid pour eux en ce moment!

Tres en Trinidad

De retour à Trinidad où la Casa de la Musica est particulièrement active avec musique cubaine sur les marches de la place principale. Les touristes se mélangent aux habitants du coin pour s'essayer à quelques pas de salsa.

Dernier petit tour de la ville avant de partir, la vue depuis la tour du musée municipale avec la mer derrière nous.

C'est l'un des rares endroits de Cuba où l'artisanat est assez présent et surtout sympa. Rien à voir avec les excès du marché de Chichicastenango certes mais les Cubains ont un certain savoir-faire pour recycler les canettes de bière en appareils photo et vieilles voitures américaines!

Jeu de dames

Le bureau des Viazul, les bus pour touristes. Pour quitter Trinidad, on prend un taxi pour pouvoir s'arrêter sur le chemin et prendre notre temps.

La vallées des moulins à sucre explique la gloire passée de Trinidad, c'est l'origine de la richesse des familles de l'industrie sucrière qui ont pu construire de si belles demeures en ville. Tout ça grâce à l'arrivée massive d'esclaves qui travaillaient dans ces champs... C'est aujourd'hui une région calme qui ne compte plus qu'un moulin à sucre et une usine à papier, le tourisme est désormais une activité importante.

Avec notre chauffeur Raul, on s'arrête un peu partout et notamment dans une ancienne exploitation de pamplemousses et oranges. Le train fonctionne toujours à Cuba même si les horaires et l'état des wagons sont très incertains! Une jolie manière de découvrir le pays si on a le temps...

Sancti Spirtitus, l'une des sept villes originelles créées par les Espagnols

Une ville tranquille aujourd'hui, chef lieu du département du même nom. On y fait un halte avant de rejoindre Santa Clara, la ville que le Che a reprise fin 1958 grâce à l'interception d'un train blindé rempli d'armes et munitions, précipitant le départ de Batista et le triomphe de la révolution.

Santa Clara est un peu en dehors des circuits touristiques, c'est l'occasion de découvrir une réalité cubaine différente, plus moderne. Le centre est assez animé et si la qualité des restaurants d'Etat laisse à désirer, ça nous permet de sortir un peu de cadre feutré des casas particulares où l'on est resté jusqu'à maintenant. Il y a même une petite disco en plein air à Santa Clara, tout un programme!

On repart dès le lendemain pour la péninsule de Zapata et son hôtel sur pilotis dans les marécages. Avant de quitter Santa Clara, passage express au monument du Che ou les restes d'Ernesto Guevara et ses compagnons d'infortune en Bolivie sont conservés.