lundi 24 janvier 2011

Rabinal Achi

Chaque année, le petit village de Rabinal (14 000 âmes) est à la fête le 25 janvier pour célébrer Saint Paul avec sa tradition du théâtre dansé de Rabinal Achi. Pas de chance car ça tombe un mardi cette année donc difficile de faire l'aller-retour vers cette région du centre du Guatemala à plus de 4h de route. Mais il y a également une feria qui commence la semaine avant donc allons-y!

Rabinal se trouve dans le département de la Baja Verapaz (juste au sud de la Alta Verapaz où l'état de siège a été décrété il y a un mois pour lutter contre le narcotraffic...). En route en chicken bus!

Je pars avec une amie guatémaltèque dont la famille vient de ce village et qui ne rate pas une occasion pour revenir chaque année.


La vie de village tranche avec la dangereuse capitale: on se sent tranquille dans ces petites allées et on que tout le monde se prépare pour le grand bal du soir... Apparemment il faut y aller bien sapé, costume cravate pour les messieurs si l'on veut pouvoir danser toute la nuit au son de la musique traditionnelle!

A cause d'elle, la journée est un peu dure...

Quel joli fond!







Au son de la marimba et d'un groupe rock latino, les Rabinenlses dansent jusqu'au petit matin!

En sortant de la salle des fêtes, on passe dans une "cofradia", une confrérie locale, haut lieu de la fête de Rabinal Achi où se trouve Saint Paul. Ce dernier s'apprête à quitter cette maison pour être transporter chez d'autres habitants du village tel Maximon qui déménage chaque année.

C'est un honneur de recevoir l'un des saints chez soi mais c'est aussi une grande responsabilité car il faut nourrir les habitants pendant les fêtes, c'est la tradition!

Et ici la spécialité c'est le tamal donc tout le monde est déjà au boulot en pleine nuit pour préparer plusieurs milliers de ces bons encas de maïs fourrés au porc et enroulés dans des feuilles de bananier.

Mmm on reviendra demain!

Dimanche matin à Rabinal

Grâce à la présence de représentants du cher "cuerpo diplomatico", on a droit à une présentation rapide de la fameuse danse de Rabinal Achi, reconnue par l'UNESCO au titre du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.


Cela commence par un rituel maya pendant lequel on se réunit en cercle autour du prêtre pour se recueillir et saluer la nature et les points cardinaux.


Ce drame dynastique du XVe siècle présente un récit en 4 actes qui évoque une lutte de pouvoir entre deux centres politiques, Rabinal et Quiche. Le souverain du Quiche est accusé d'avoir enlever des enfants du village de Rabinal et doit payer pour ses crimes...

Le prince du Quiche accepte sa condamnation mais demande la permission de rejoindre ses terres pour les admirer une dernière fois avant de mourir.

Cette danse maya a failli disparaître à plusieurs reprises d'abord durant la période coloniale et plus récemment pendant la guerre civile. Le soutien de l'UNESCO vise à assurer le maintien de cette tradition ancestrale en soutenant les groupes de professionnels qui la font vivre.


Malheureusement, cette démonstration est assez courte et un peu frustrante dans ce cadre officiel...

Retour dans le village et ses nombreuses tiendas!

Devant la confrérie la fête continue avec la danse des animaux (et du bourré du coin, sauras-tu le reconnaître?).


C'est quoi cette bête?



Les portes de la confrérie sont ouvertes à tous, de nombreux habitants des campagnes environnantes sont accueillis plusieurs jours pendant les célébrations.

Les tamales sont prêts!

Ils en auraient fait 8000 tout de même...

On nous en propose très gentiment.

Pas facile à manger avec les mains...

Que rico!

L'habituelle marimba: même si le son de cet instrument n'est pas le plus mélodieux et qu'il y en a une dans ma rue à Guate qui nous rend un peu fous, ça a tout de suite plus de charme dans ce petit village.



Dernier tour au marché puis il est temps de reprendre la route.

jeudi 20 janvier 2011

Si cabal, son siete orejas

Direction le département de Quetzaltenango pour nos premiers volcans de l'année: Chicabal (2900m) et Siete Orejas (3370m).

Cette fois-ci, un peu de répit, on ne part que le samedi matin. Il y a trop de monde pour les deux bus et je fais finalement le voyage en voiture avec des amis, n'y perdant pas forcément au change!

Ayant pris un peu de retard, le bus nous laisse proche de la lagune, on commence l'ascension avec tout notre équipement pour rejoindre le sommet.

Chicabal est un endroit sacré pour les Mayas de l'ethnie Mam. La lagune est considérée comme un haut lieu de la religion maya, un pèlerinage pour de nombreux prêtres qui font le voyage depuis tout le pays pour y exercer des rituels.

Après un court passage sur le sommet, on descend vers la lagune pour monter le campement.

Vite le jour tombe! Et la température aussi...


On fait un tour de la lagune au son des grenouilles et à la lumière des lucioles qui éclairent ce lieu désert un peu inquiétant...

Puis c'est la traditionnelle fogata pour se réchauffer un peu et faire bouillir l'eau et le chocolat chaud. Pendant qu'une bonne partie du groupe reprend les classiques guatémaltèques de la troba et et de la musique pop, je repars faire un tour dans l'obscurité pour observer les étoiles. Puis dodo dans nos tentes un peu humides car le réveil va sonner à 5h le lendemain...

On remonte vers le sommet pour profiter du lever de soleil. Un escalier d'un peu plus de 500 marches et il faut se faufiler à travers les randonneurs du matin qui abondent sur le petit mirador en bois!


Santa Maria, Santo Tomas et le petit Santiaguito (actif)

Mes amis de K'ashem comptent aller au Santa Maria en février, je pense les accompagner parce qu'on dit beaucoup de bien de ce volcan et surtout des vues sur son voisin Santiaguito qui tire des colonnes de fumée en permanence.

Le jour se lève

Con los españoles y la chapina

Allez on redescend!

Who!

Joli spectacle de jour: une légère brume flotte au-dessus de la lagune


Notre (petit) campement en face. Malheureusement on n'était pas vraiment seul et un groupe de Guatémaltèques un peu ébréchés a passé la nuit à côté de nous...

On range tout pour partir vers le volcan des 7 oreilles (pour ses 7 pics).

Neblina



Au loin le Tajumulco ou j'étais allé en décembre.

On repasse par le village de San Martin Sacatepequez où certains font le plein de provisions avant d'entreprendre l'ascension de Siete Orejas. Des chicharones, ça vous tente? C'est de la peau de cochon frite dont raffolent les Guatémaltèques!

Dur dur de monter... Pas mal de sable, le terrain est très incliné et accidenté par endroits... Et on n'a pas non plus beaucoup dormi...

Casi esta la cumbre...

Après une courte pause au sommet, on redescend rapidement car les bus nous attendent. Pas si facile que ça non plus, attention aux genoux... Enfin on est beaucoup moins chargés que certains...

Retour à San Martin

Le traje du coin: fashion no?