vendredi 29 octobre 2010

Cementerios por el mundo

J'avais vu une expo sur les cimetières du monde au Père-Lachaise cet été. Le Guatemala faisait partie des pays concernés avec ses tombes colorées de Chichicastenango. Ca m'a donné envie de regarder mes photos pour faire mon propre tour du monde de la mort.

St Louis Cemetery n° 1 à la Nouvelles Orléans
Hôte fameux: Marie Laveau, la reine du vaudou

Westwood Memorial Park à Los Angeles
Le lieu de repos des célébrités (Marylin, Billy Wilder, Capote...)

Kyoto

Vieux cimetière juif de Prague

12 000 tombes

Fatehpur Sikri en Inde

Cimetière de Buenos Aires où repose Evita

Petit cimetière de Punta Arenas dans la Patagonie chilienne
Hôte fameux: l'équipage entier d'un navire anglais

Nos voisins de chambre sur l'île de Caye Caulker au Belize

Chichi

Acul dans l'Altiplano guatémaltèque, l'une des régions les plus décimées par le conflit armé

Père-Lachaise

Et bientôt plus de photos de cimetières car je pars au Mexique cet après-midi pour quelques jours et je passerai la Toussaint sur place dans l'Etat du Michoacan célèbre pour ses veillées nocturnes et ses offrandes colorées!

mardi 26 octobre 2010

Retour à Semuc

Retour à Semuc Champey 9 mois après ma première visite. L'eau est toujours aussi claire et le parc magnifique! Je pars avec mes colocs pour un week end dans la nature loin de la capitale agitée...

En route pour Coban où on va dormir le vendredi soir

Puis le lendemain, on reprend la route pour Semuc Champey

Encore 2h de voiture sur une route de plus en plus mauvaise

Le département de l'Alta Verapaz au coeur du Guatemala est réputé pour sa nature et ses parcs naturels, c'est aussi là que l'on peut observer l'oiseau national, le quetzal, même si beaucoup disent que cet animal n'est plus qu'une légende en voie de disparition. Toujours pas vu de quetzal en plus d'un an...

Mis roomies!

El grupo completo

Pour les derniers 9km, on laisse la voiture pour prendre le pick up tout terrain de l'hôtel, attention ça secoue!



Arrivée au parc de Semuc Champey

"Gozar 10 minutos"


Allez à l'eau!




Ticos locos



Gigi is watching you

On quitte rapidement et à regret le parc de Semuc pour aller visiter des grottes avec un guide de notre hôtel. Ca prend 2h et on doit laisser toutes nos affaires à l'entrée car il faut nager à l'intérieur. On part armé chacun d'une petite bougie et on s'enfonce peu à peu dans l'obscurité. Il faut vite se baisser et nager tout en maintenant sa bougie hors de l'eau! Une jolie façon de fêter l'anniversaire de ma coloc Carolina! Mais aucune consigne de sécurité, pas de casque, on monte certaines parties le long d'une corde qu'on espère encore résistante! Il faut éviter les roches coupantes dans le noir et les nombreuses stalactites et à la fin se laisser "glisser" entre les parois étroites de la grotte jusqu'à la sortie. Claustrophobes s'abstenir!

Puis une fois que l'on a retrouvé la surface, on redescend vers l'hôtel en "tubing", le cul dans une grosse bouée qui coule le long de la rivière. Magique!

Séance de trapèze au dessus de l'eau le lendemain matin


Puis on retourne au parc de Semuc pour monter jusqu'au Mirador et apprécier la vue sur les 18 piscines naturelles!

It's beautiful no?

Le fleuve se glisse à toute vitesse sous le pont naturel formé par les piscines naturelles.





Dernier plongeon avant de repartir déjà...

Adios Semuc!

5 mandarines pour 1 quetzal (10 centimes)?


Puis c'est le retour en pick up, certains sont encore plus chargés que le notre...


mercredi 20 octobre 2010

Oh Revolución!

Le 20 octobre est férié au Guatemala pour commémorer la révolution de 1944. Que s'est-il passé exactement il y a 66 ans et pourquoi le pays célèbre avec tant de nostalgie cet événement?

Un mouvement conjoint des étudiants et professeurs de la plus grande université du pays soutenus par les travailleurs renverse le général Ponce qui avait récemment succédé au dictateur Jorge Ubico au pouvoir depuis 32 ans. Un triumvirat est mis en place et convoque une Assemblée générale constituante afin d'organiser des élections libres, les premières du pays. Cette équipe est formée du civil Jorge Toriello et de deux militaires, preuve du soutien des élites à ce mouvement.

Le premier président démocratiquement élu du Guatemala est Juan Arévalo, un intellectuel qui vivait en exil en Argentine. Il effraie les classes dominantes qui le dépeignent comme un pantin de l'URSS. La réalité fut bien différente et sa politique de centre gauche plus réservée. Ce soulèvement du 20 octobre a permis d'amorcer ce que l'on appelle le "printemps" du Guatemala, une décennie marquée par les progrès sociaux et politiques: nouvelle constitution de 1945, création des syndicats, de l'institut de sécurité sociale, du code du travail, réformes dans les secteurs de l'éducation et la santé, construction d'infrastructures routières et portuaires...

Cette parenthèse aujourd'hui glorifiée connaît une fin malheureuse avec le coup d'Etat de 1954 (soutenu par les Etats-Unis) qui mènera le pays sur le chemin d'une guerre civile jusqu'à la fin du XXe siècle. Si le grand voisin américain n'était pas trop gêné par cette révolution de 1944 jugée plutôt "light", l'intensification de la guerre froide et l'élection de Jacobo Arbenz en 1950 changent la donne. Ce nouveau président qui se déclare socialiste commence à s'intéresser à une réforme agraire afin de répartir la terre entre ceux qui la travaillent réellement.

C'est le déclencheur de la "contre révolution" de 1954 appuyée par la CIA et le gouvernement des Etats-Unis. Le Guatemala peut alors redevenir un havre de paix pour les libéraux et les intérêts de l'United Fruit Company, l'entreprise américaine qui exploite le marché de la banane. Le colonel Castillos est placé au pouvoir et s'applique à mener une politique "anticommuniste" pour annuler les principales réformes des gouvernements précédents.

Fresque murale de Diego Rivera "Gloriosa Victoria"
exposée au Palais National du Guatemala en octobre

C'est donc avec nostalgie que les Guatémaltèques et l'Etat célèbrent cette journée révolutionnaire et l'âge d'or qui s'ensuit. Ils se rappellent de cette époque lointaine où leur pays était à l'avant-garde des progrès sociaux en Amérique latine. 36 ans de guerre civile et une violence endémique ont sapé l'optimisme de ce pays centraméricain. Les solutions à sa pauvreté et son sous-développement seraient-elles celles avancées durant cette décennie démocratique? Beaucoup de "progressistes" le pensent et voient une nouvelle révolution comme l'unique moyen de terminer avec cette oligarchie de quelques familles qui contrôlent la destinée du Guatemala.

La fresque de plus près: le pacte entre les gringos et le colonel Castillos

Le problème c'est que le mouvement social n'est pas réellement structuré et manque de soutien populaire. La révolution de 1944 fut d'ailleurs une révolution "par le haut" et la participation des travailleurs n'était pas à l'origine d'un mouvement initié par les élites de l'époque. Une révolution pour répondre aux problèmes du Guatemala? Malheureusement la population est de plus en plus sceptique et de nombreux citoyens pensent qu'un régime autoritaire serait le seul moyen de sortir le pays de l'ornière. Une dictature "mano dura" pour mater la délinquance et affronter le narcotrafic? Les élections générales auront lieu en septembre 2011 et le candidat de droite qui représente cette ligne politique paraît bien placé...