mercredi 21 octobre 2009

Vaya pues, qué chivo!

Le 20 octobre c'est le jour de la révolution au Guatemala, ça commémore un événement de 1944, j'ai pas trop compris ce qu'il s'était passé mais je sais que c'est férié! J'ai donc pris mon lundi et j'en ai profité pour partir 4 jours au Salvador.

Je pars en voiture avec Philip, un franco-salvadorien rencontré dans mon cours de théâtre (j'ai commencé il y a 2 mois et l'idée est de monter une petite pièce fin novembre...). Ma coloc suédoise, Emma, est du voyage avec sa copine Kim. On traverse l'Ouest du Guatemala pour rejoindre assez rapidement la frontière et débarquer au Salvador.

Comme ce pays fait partie du CA 4 (Guatemala, El Salvador, Honduras, Nicaragua), la frontière est quasiment inexistante. On doit s'arrêter pour avoir un joli tampon sur nos passeports. C'est quand même étonnant avec tous les problèmes de trafic de drogue et de contrebande...

On arrive à la capitale, San Salvador, de nuit. Je reste chez Philip qui a une jolie maison dans un beau quartier de la ville.

Des tableaux de sa mère décorent tous les murs.

Je pars découvrir un peu la ville le lendemain. Pas facile de se déplacer dans cette ville sans voiture... C'est très américain comme pays, encore plus que le Guatemala. Il y a des centres commerciaux très modernes où tout le monde se retrouve pour acheter, manger, sortir... On prend sa voiture pour 10m et en plus la monnaie officielle est le dollar depuis 2001! Los Angeles est la deuxième ville avec le plus de Salvadoriens après la capitale! Beaucoup ont fui la guerre civile pour le géant du Nord et y sont restés, c'est un des pays les plus dépendants des fameuses remesas (envois d'argent des immigrés) qui ont permis de moderniser le pays mais dont la valeur a chuté brusquement depuis la crise.

Je vais voir des musées près de chez Philip: le musée d'anthropologie qui ne casse pas 3 pattes à un canard mais qui est assez bien fait. Ca donne une idée de la vie des quelques indigènes qui restent encore dans ce pays.

Très belle expo photo sur le Guatemala

Dans le musée d'art, je retrouve un tableau de la mère de Philip. Ca rend bien sur ces grands murs blancs!

Je rentre à pied, en prenant quand même quelques précautions...


On part le lendemain sur la Costa del Sol, une plage du Pacifique à 1h de la capitale où Philip a de la famille. C'est encore plus près de la ville qu'au Guatemala!

Arrêt au marché de poissons pour préparer un bon ceviche.

On arrive dans la maison des cousines de Philip. Oui oui c'est bien la maison avec leur jardin, la piscine et l'océan...

Il faut faire un effort pour rejoindre l'eau quand même: je vais attendre la marée haute.

Ca plane pour moi... Je me baigne, je bronze, je fais un tour à cheval, je mange enfin la belle vie quoi!

La plage est encore plus belle que celles que j'avais pu voir sur la côte du Guatemala: plus sauvage et déserte. Il y a des troncs échoués et polis par la mer tout le long de la plage, ça fera de jolis pieds de lampe non?

Merci Pascale et Nathalie pour cette journée de farniente!

Le lendemain, je décide de partir de la capitale pour voir un peu du pays et découvrir un village typique dans le Nord. Je dois passer par le centre grouillant pour choper mon bus, c'est le jour et la nuit avec les beaux quartiers occidentalisés des banlieues. Ici ça grouille de partout, chaque magasin ou stand a sa musique à fond, les bus klaxonnent, ça pue la friture et les pots d'échappement... Un centre-ville quoi!

La cathédrale


Le FMLN est l'ex parti d'extrême gauche de la guerrilla reconverti en parti de gouvernement après les accords de paix de 1992. Il vient de remporter les élections et l'homme à gauche du Che est le nouveau président: Mauricio Funes, un ancien journaliste vedette qui a mis fin à près de 20 ans de droite du parti Arena. Tout un événement pour ce petit pays qui attend beaucoup de ce nouvel homme. (Regardez le logo de Coca en dessou du Che: beau mélange!)

Je trouve mon bus et c'est donc parti pour Suchitoto!

Suchitoto est une vieille jolie coloniale très bien préservée des déboires de l'histoire (malgré la guérilla qui faisait rage dans cette région) et du tourisme de masse. Il n'y a pas un chat ici! Ma coloc me l'avait décrite comme Antigua sans touriste. Bon il y a moins d'églises, j'en ai vu qu'une sur la place principale mais c'est très mignon.

Suchitoto et ses rues animées

Je veux aller voir des chutes d'eau près du village, on me recommande d'y aller avec des policiers pour des raisons de sécurité. Je passe donc au commissariat bien tranquille et je me fais accompagner par 2 policiers locaux!


Mon escorte personnelle!

Ils ont l'habitude d'accompagner les touristes et connaissent la plupart des gens qu'on croise. C'est une balade sympa de 4 km pour parvenir aux chutes d'eau. Je discute avec la policière Daisy en chemin, après les questions traditionnelles (où vivent tes parents? tu as des frères et soeurs? elle est mariée?), elle me raconte très simplement comment elle a rejoint les rangs de la guérilla à l'âge de 11 ans après que son père ait été assassiné. Elle me dit avoir su manier depuis toute petite les armes à feu, c'étaient ses jouets à elle. Elle a passé 8 ans dans les camps de la guérilla, cachée avec ses compagnons dans les forêts de la région. Elle m'explique comment ils faisaient la cuisine et évacuer la fumée à travers des longs tuyaux à ras-le-sol pour ne pas être repérés... Ils ne pouvaient pas allumer de lampes et devaient s'efforcer de tamiser toute source de lumière. Il était bien sûr inconcevable de se déplacer à découvert et les guérilleros restaient à l'abri dans les forêts où ils planifiaient leurs attaques.

La guerre civile a duré de 1980 à 1992 et a fait 75 000 morts. Daisy avait 19 ans quand ça s'est terminé et elle s'est logiquement orientée vers la police nationale car c'est ce qu'elle savait faire. Elle me raconte que les premières années étaient difficiles car les ennemis devaient coopérer au sein des forces policières. Mais la situation se normalise et les plus jeunes n'ont pas connu directement le conflit. Daisy a maintenant 35 ans et 4 petits enfants et est en poste dans ce village où elle accompagne les touristes aux chutes d'eau du coin et leur parle de l'histoire de son pays. C'est si récent qu'on a du mal à l'imaginer...

La chute d'eau en question: los Tercios


Retour à Suchitoto


Petit tour au lac pour le coucher de soleil

Après une nuit chez l'habitant, je suis d'attaque pour mon dernier jour. J'ai fait le tour de l'horloge car il ne se passe pas grand chose à Suchitoto!



Retour en bus vers la capitale

Je retrouve mes amis puis c'est le retour au pays!

2 commentaires:

  1. c'est des paysages et des villages de western, un peu déserts.
    Mais votre pays, c'est la France, non ?

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