mardi 18 août 2009

Hasta la cumbre ... siempre!



Ca y est, j'ai gravi mes premiers volcans au Guatemala! Je suis parti à l'assaut de deux volcans dans l'Est du pays près de la frontière avec El Salvador. Ma coloc espagnole m'avait recommandé de me joindre aux excursions de l'association K'ashem qu'elle connaît bien, ils organisent des week ends dans tout le Guatemala et il s'agit surtout de "subir los volcanes". Il y en a 37 officiels et comme je m'en suis vite rendu compte, le but de tout alpiniste (ou plutôt andiniste ici) est de tous les escalader! Etant donné que la plupart des volcans se trouvent dans le Sud du pays, on peut y aller facilement depuis la capitale. Les plus connus se trouvent près du lac d'Atitlan et autour d'Antigua. J'aurai bien le temps d'aller les voir et j'ai donc commencé avec deux petits volcans en dehors des sentiers battus dans la région de Jutiapa mais qui font partie de la sacro sainte liste officielle.

Rendez-vous est donc pris à 6h30 samedi matin dans un centre commercial aux abords de Guate. Après avoir hésité au fond de mon lit, je décide de sauter et de préparer mon sac et mes sandwiches pour 2 jours dans la nature. Après 3 semaines à Guate, aka la ville où l'on ne marche jamais, j'ai vraiment hâte de pouvoir me dégourdir un peu les jambes et de découvrir le pays et la campagne. Je pars avec un Espagnol que je connais déjà, sa copine belge et une trentaine de Guatémaltèques. On embarque à bord d'un "chicken bus", nom donné ici aux bus où on s'entasse en effet comme des poulets! Bon là on a la place car c'est un bus affrété pour l'association. Assez drôle car ici tous les bus sont de gros "school bus" jaunes américains en fin de vie. Ils portent tous le nom de l'école qu'ils desservaient aux Etats-Unis.


Première étape: le volcan Moyuta qui culmine à 1662 m. On s'arrête dans le village très pauvre et simple aux pieds de la montagne. Moi qui m'attendais à des volcans actifs et des randos dans des paysages lunaires, il faudra revenir. Moyuta est éteint depuis plusieurs siècles et on monte à travers une véritable jungle tropicale! Avant de commencer l'ascension, on se met en cercle pour une petite "encantation" de départ pour demander au Señor de nous aider à arriver au sommet...


C'est parti donc: une file orange aux couleurs de K'ashem s'ébranle à travers la végétation. On se suit et on grimpe rapidement, assez facile et parfait pour se préparer aux sommets plus ardus et notamment à celui de demain moins haut mais plus difficile apparemment. Tout le monde compare ses records personnels: certains en sont à 10 cumbres, d'autres à plus d'un vingtaine et il y en a un qui a déjà gravi les 37 et qui recommence!


Arrivés au sommet, on se félicite mutuellement d'un "feliz cumbre" et on se pose pour déjeuner. Je me sens un peu minable avec mon petit sandwich, ils ont tous des gros repas: et vas-y que je te sors mes frijoles, mon hot dog, mon plat de pâtes ou mon menu McDo (!). Il faut ensuite qu'on partage tous nos impressions et qu'on participe à une "oración de cumbre", un peu mystique tout ça... Photo de groupe avant de retrouver le chemin du retour un peu glissant sous une pluie fine. Très jolis papillons et végétation.


On rejoint le bus pour aller passer la nuit dans un camping. C'est le grand luxe car normalement ils passent leur nuit au sommet des volcans en pleine nature. Non seulement on n'a pas eu à porter nos gros sacs mais en plus il y a une piscine où on peut faire trempette avant de dîner et de se coucher exténués à 20h30...

Lever à 5h le lendemain pour lever le campement rapidement et partir vers l'Ixtepeque. Ce volcan moins haut (1191 m) est complètement en dehors des circuits touristiques car il est très difficile d'accès comme on s'en rendra vite compte. Un groupe est venu il y a 4 mois il paraît! L'équipe de K'ashem avait balisé le terrain quelques semaines auparavant mais la pluie aidant, la forêt s'est refermée et il est difficile de retrouver le chemin... On part donc avec un homme du village qui connaît bien le volcan et qui s'arme d'une machette pour tout débroussailler!


5h de montée à travers les arbres, les branches, les bêtes, les épines... Il faut souvent se baisser et se frayer un chemin tant bien que mal. Il faut dire que le chapin (Guatemaltèque) se faufile plus facilement que moi, même si 20 personnes sont passées devant moi il me reste toujours quelques branches à briser en hauteur!


On se perd un peu, on rebrousse chemin quand c'est vraiment impraticable mais on parvient à atteindre le sommet! Jolie vue sur le lac de Guija et le volcan de Chingo à la frontière d'El Salvador. Il faut encore une fois partager son expérience avec le groupe et se recueillir dans une ambiance un peu boy scout avant de redescendre. On a même droit à un certificat qui prouve nos hauts faits (au cas où vous ne mettriez ma parole en doute...).


Un petit week end bien dépaysant, c'était sympa de partir avec ce grand groupe de Guatémaltèques. Je traîne plus avec des Espagnols dans la capitale et j'ai donc pu enfin apprendre quelques expressions locales. Je pense que je retournerai sûrement avec K'ashem pour d'autres aventures. Il faut que je sois en forme physique pour les volcans de Agua, de Fuego, Acatenango cet automne... Beaucoup plus exigeants et plus réputés car actifs et avec des vues à couper le souffle.


Ce samedi j'ai prévu d'aller au Pacaya, le volcan aux fleuves de lave tout près de la capitale! A ce rythme là j'aurai peut être connu les 37 sommets avant mon retour en France...

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